MAGNY-EN-VEXIN

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95420, chef-lieu de canton

Altitude : 78 m.

Population : 1 886 hab. en 1790, 5 656 hab. en 1999, 5 749 hab. en 2013.

Étymologie : Magniacum au XIe siècle, du nom latin Magnius avec le suffixe acum.

 

La ville de Magny est bâtie sur la rive gauche de l’Aubette, petit affluent de l’Epte. Elle fut élevée au rang de ville en 1556, et devint chef-lieu d’un bailliage royal. Autrefois entourée de fortifications, la ville ancienne est ceinturée par un boulevard circulaire construit sur les anciens fossés, après la destruction des murailles en 1768.

 

Église (M. H.) : placée sous le vocable de Notre-Dame, elle fut incendiée par les Anglais en 1432 et reconstruite en grande partie à partir de 1500 par Guillaume Le Maistre, «maistre masson», mais a conservé quelques rares éléments anciens : base du clocher et côté est du chevet avec deux belles gargouilles et un fragment de frise. Elle se compose d’un haut chœur de style flamboyant (1500-1520), d’une nef et de deux bas-côtés, avec chapelles latérales (1561). Le transept et les chapelles sud sont certainement l’œuvre des Grappin, célèbres architectes de Gisors. Le côté nord de l’édifice fut restauré ou rebâti au XVIIe siècle et n’a pas été achevé : les chapiteaux des colonnes n’ont pas été sculptés.

Le porche d’entrée, surmonté sur la gauche d’un lanternon, porte la date de 1548. Avec son archivolte ornée, ses niches à dais couronnées de pinacles et ses colonnettes cannelées, il est attribué à Jean Grappin. Les portes étaient autrefois ornées de sculptures qui ont été bûchées pendant la Révolution; on reconnaît dans les grands médaillons le «Sacrifice d’Abraham» et l’«Annonciation».

Ce qui attire le regard du visiteur en pénétrant dans le sanctuaire, c’est d’abord le baptistère. Il s’agit d’un édicule hexagonal construit en 1534, soutenu par six piliers carrés, ornés de culs-de-lampe d’où tombent des guirlandes de fruits, et de statuettes placées sous des dais. Chaque arcade est surmontée d’un fronton, et au-dessus de chaque pile est placée une figure symbolique représentant les vertus théologales : la Foi, la Charité, la Force, la Prudence et la Justice. La 6e statue, qui représentait sans doute l’Espérance, ayant été brisée, a été remplacée par un Saint Joseph.

La chapelle de la Vierge (transept droit) a été agrandie d’une travée en 1647, pour y placer le mausolée des Villeroy (M. H.). C’est un ensemble composite, formé avec les statues de marbre blanc de trois monuments funéraires. En 1792 ces tombeaux avaient été démontés et transportés à Paris au musée des Monuments français. Rapportées à Magny en octobre 1818, les statues furent placées sur des socles; les divers éléments récupérés – colonnes d’albâtre, pleureurs et armoiries – servirent à orner le maître autel de la chapelle. La première statue à gauche représente Nicolas III de Neuville, lieutenant général du Gouvernement de 1’Ile-de-France (1512-1598); elle est 1’æuvre du sculpteur Mathieu Jacquet, dit Grenoble. La seconde est celle de Madeleine de l’Aubespine (1546-1596), épouse de Nicolas IV de Neuville. La troisième à droite, œuvre de Germain Jacquet, fils de Mathieu, est la figure de Nicolas IV, seigneur de Villeroy (1543-1617), qui fut successivement ministre de Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII. Sur l’autel on remarque une Vierge de marbre blanc du XIVe siècle, dite «Notre-Dame la Blanche» (M. H.), provenant de l’abbaye de Saint-Denis et remise à l’église de Magny lors de la dispersion des collections du musée des Monuments français.

Dans la chapelle du Sacré-Cœur (transept gauche) se trouve un tombeau érigé en 1788 à la mémoire de Denis du Buisson, curé de Magny de 1743 à 1784 (M. H.). Au-dessus du soubassement du monument, beau relief en marbre blanc de Claude Dejoux, représentant le portrait du pasteur soutenu par la Charité. L’épitaphe gravée sur le socle est due au philosophe Condorcet.

A l’entrée de la chapelle à gauche, tableau du peintre magnytois Jean-Baptiste Santerre (1651-1717), représentant «La Madeleine en pleurs». Cette œuvre, qui ornait autrefois le cabinet de Louis XIV, fut concédée à la ville de Magny le 9 février 1876.

 

Calvaire (M. H.) : sur la place de 1’église se dresse un calvaire du XVIe siècle (1510) qui primitivement s’élevait sur la place du marché aux fruits, face au pilori. Il fut reconstruit à cet emplacement au début du XIXe siècle. Sur le fût à six pans, on remarque trois écus dont l’un porte la couronne de France et l’autre les armes de Pierre Legendre, trésorier de France, qui fut seigneur de Magny de 1493 à 1524.

Porte de Paris (rue de Crosne) : à l’emplacement des deux tours de la ville fortifiée qui encadraient la porte de Paris, l’intendant de la généralité de Rouen, monsieur de Crosne fit élever en 1778 deux piliers (M. H.) couronnés par un chapiteau formant entablement et surmontés d’un vase. Le pilastre de droite en venant de Paris renferme le réservoir d’une fontaine.

Vieilles maisons : une promenade à travers les rues de la ville s’impose, car Magny possède un ensemble architectural important s’échelonnant sur quatre siècles. Il faut remarquer particulièrement : Hôtel de Ville (M. H., 20 rue de Crosne) : bel édifice dans le style italien élevé en 1786 par l’architecte Damême.

Maison Renaissance (angle de la rue Carnot et de la rue de 1’Hôtel-de-Ville), construite en 1555 (M.°H.).

Hôtel de l’Ecu de France (7, rue de 1’Hôtel-de-Ville) : maison à pans de bois et à encorbellement.

Hôtel du marquis de Guiry (15, rue de 1’Hôtel-de-Vi11e), construit pour le marquis de Guiry, grand bailli d’épée du bailliage de Magny.

Hôtel de Brière (22, place de la Halle), construit au XVIIIe siècle par Antoine Guyard de Boisemont.

Rue de Villeroy : maisons à pans de bois; dans une niche statuette de Notre-Dame des Innocents (1699).

Couvent des Cordeliers, fondé en 1622. Rue de Rouen : ancien couvent des Ursulines, fondé en 1639 qui fut hôtel de ville au XIXe siècle.

 

Hommes célèbres : Michel-François Dailly : secrétaire général de la généralité de Rouen, premier commis des Finances, conseiller d’État, député du tiers état aux États généraux de 1789 et sénateur de Seine-et-Oise sous le Consulat.

Jean-Baptiste Santerre : célèbre peintre du siècle de Louis XIV, né à Magny le 23 mars 1651 (sa maison natale est place d’Armes), membre de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. Bon dessinateur et coloriste, il excellait dans les études de nus et on l’accusa même, à l’époque, de s’être constitué, avec de jeunes modèles, un véritable harem ! Son tableau de réception «Suzanne au bain» est maintenant au musée du Louvre. Il mourut à Paris (au Louvre) le 21 novembre 1717.

L’abbé Teissier : fondateur de l’œuvre des jardins ouvriers de Saint-Fiacre (1898).

 

Dépendances : Arthieul (étymologie : Arquila, en 1216, du latin arcus : arche et du gaulois ialo : champ, clairière).

Le village d’Arthieul, rattaché à la commune de Magny depuis le 3 novembre 1967, est traversé par l’antique chaussée dite de Jules César, qui va de Paris à Rouen. C’est un ancien fief, connu depuis 1030, qui dépendait de la seigneurie de Guiry.

Du château, détruit en1824, il ne subsiste que des terrasses avec un pavillon et des caves. Le seigneur du lieu avait le droit, quand il recevait compagnie au château, de réquisitionner les draps et les matelas des habitants au profit de ses hôtes. En décembre 1684, le chevalier de Chaumont, seigneur d’Arthieul, ambassadeur extraordinaire auprès du roi de Siam, ramena deux jeunes esclaves qui lui avaient été offerts et les fit baptiser à Magny.

Blamécourt (du nom germanique Blatmar, avec suffixe cortem).

La commune de Blamécourt a été rattachée à celle de Magny le 15 juillet 1964.

La grande ferme conserve en partie un corps de logis de l’ancienne demeure seigneuriale, qui, après avoir appartenu pendant plusieurs siècles à une famille de Blamécourt, passa au XVIIe siècle entre les mains du duc de Villeroy. Ses héritiers revendirent la seigneurie en 1733 à Olivier de Senozan. Elle fut cédée à Louis XV, puis échoua à l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés qui la conserva jusqu’à la Révolution.

Velannes-la-Ville (de villanae, terres paysannes) : petit hameau de la haute vallée de l’Aubette, qui forma avec Velannes-1e-Bois, de 1793 à 1863, la commune de Velannes. Elle fut alors rattachée à Arthieul.

Velannes-le-Bois : écart isolé, qui, après le démembrement de la commune de Velannes, fut rattaché à Blamécourt.

Les Boves et le château des Boves (reconstruit en 1810), le Petit Arthieul, le moulin de Bureau, le moulin de Vernouval, ancienne fabrique de tire-bouchons.

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