95000, préfecture
Altitude : 45 m.
Population : 1 011 hab. en 1790, 2 203 en 1968, 19 357 en 1982, 54 718 en 1999, 62 479 en 2013.
Étymologie : Cerviacum ou Serviacum, du nom latin Cervius (ou Servius), avec le suffixe acum.
Dominant une boucle de l’Oise, Cergy n’était, il y a cinquante ans, qu’un modeste village fréquenté par les peintres. Aujourd’hui annexé à la Ville nouvelle (créée dans le cadre de la décentralisation de Paris), le village, avec ses vieilles maisons, conserve encore un certain charme, alors qu’en pleine expansion, la Ville nouvelle monte à l’assaut du plateau du Vexin. Domaine royal jusqu’au XIIe siècle, Cergy fut donné en 1120 par Louis VI à l’abbaye de Saint-Denis.
Église (M. H.) : il ne reste de l’église primitive du XIle siècle, fondée sous le vocable de saint Christophe, que les deux étages inférieurs du clocher avec quelques remarquables chapiteaux historiés. Reconstruite en partie au XIIIe siècle (chœur et bas-côtés), l’église fut brûlée par les Anglais en 1432 et la nef détruite. Restaurée, elle fut consacrée en 1499 par l’évêque d’Hippone. Au début du XVIe siècle, on entreprit la reconstruction de l’église, qu’on attribue généralement à Nicolas Lemercier : il éleva le troisième étage du clocher et le couronna d’une flèche de pierre à quatre clochetons; il releva le mur latéral sud de la nef, et construisit un porche avec tympan figurant le Christ au jardin des Oliviers, mais les troubles des guerres de Religion et surtout le manque d’argent firent cesser les travaux et l’édifice resta inachevé.
Il subsiste un portail du XIIIe siècle, mais son tympan (représentant la légende de saint Christophe) ne fut sculpté qu’au début du XXe siècle par un curé de Cergy. Le chœur, le transept et les chapelles forment, en l’absence de nef, un carré presque parfait, à neuf modules.
Prieuré: au-delà de l’église en allant vers le pont se trouvent les vestiges du prieuré de Saint Denis et de son manoir fortifié. Dans le pavillon d’entrée, on voit encore trace du passage de la herse. Tour du XIIIe siècle (M. H.), et vestiges de fortifications dans plusieurs propriétés privées.
Écarts : Gency (menhir), Menandon ( « le mont de Landon »).
Mégalithe : à deux kilomètres du village, au hameau de Gency, en bordure de route dans une propriété se dresse un important menhir (M. H.) dit «Pierre du Fouret» ou «Palet de Gargantua» (on croyait jadis qu’il ne cessait de grossir).
Hommes célèbres : Jean-Baptiste Massieu (1748-1818), curé de Cergy, fut membre de la Constituante, puis de la Convention. Evêque constitutionnel de l’Oise, puis représentant en mission, il vota la mort du roi. Exilé en 1816, il mourut à Bruxelles deux ans plus tard. L’acteur Gérard Philipe (1922-1959) a vécu à Cergy. Sa maison, au bord de l’Oise, est devenue un centre culturel.
La vigne à Cergy : jusqu’au XIXe siècle, la principale activité de Cergy fut la viticulture. La vigne disparut, pratiquement à la fin du XIXe siècle mais Cergy produit encore chaque année un peu de «ginglet», qu’on boit le 11 novembre à la foire Saint Martin; et la Saint-Vincent (patron des vignerons) est toujours célébrée à Cergy.
Monuments contemporains : Parmi les constructions, on remarque la préfecture en forme de pyramide inversée construite de 1966 à 1969 par l’architecte Henry Bernard, et prolongée de magnifiques jardins, l’hôtel d’agglomération sur sa belle place des Arts, la gare de Cergy-Saint Christophe, sa célèbre pendule et l’ensemble varié des immeubles industriels et d’habitation dans ce quartier architecturalement très soigné, marqué surtout par son Axe Majeur au débouché d’un ensemble signé Ricardo Bofill. Organisé par le sculpteur israélien Dani Karavan, l’Axe majeur est un long jardin à étagements successifs reliant les coteaux à l’Oise et à ses étangs transformés en une magnifique base de loisirs. Son axe coupe le quartier de la Défense à Paris. Sur le plateau du Vexin, le quartier de Cergy-Ie-Haut avec la gare du R.E.R se construisent depuis 1993.
D’importants ensembles universitaires, Les Chênes et l’ensemble polytechnique Saint Louis terminés, le Plateau Saint Martin et le parc scientifique de Neuville font de Cergy-Pontoise un centre universitaire très important.