95780, canton de Magny-en-Vexin
Altitude : 43 m.
Population : 229 hab. en 1790, 296 hab. en 1999, 305 hab. en 2013.
Étymologie : anciennement Hautil (haute colline), et non haute-île (fantaisiste).
Charmant petit village bâti sur la rive droite de la Seine, le long d’une falaise creusée de «boves», qui ont été habitées depuis la préhistoire jusqu’au XIXe siècle :
«C’est un petit village ou plutôt un hameau
Bâti sur le penchant d’un long rang de collines,
Dont 1’œi1s’égare au loin sur les plaines voisines.
La Seine, au pied des monts que son flot vient laver,
Voit du sein de ses eaux vingt îles s’élever…
Le village au-dessus forme un amphithéâtre,
L’habitant ne connaît ni la chaux ni le plâtre,
Et dans le roc qui cède et se coupe aisément,
Chacun sait de sa main creuser son logement…
C’est là, cher Lamoignon, que mon esprit tranquille,
Met à profit les jours que la Parque me file…
Boileau, 1677, épître VI
Église (M. H.) : fondée en 1672, sous le vocable de l’Annonciation, l’église de Haute-Isle est entièrement creusée dans la falaise; seul le clocher émerge d’un ressaut gazonné au-dessus de l’épaulement crayeux dans lequel s’ouvrent les fenêtres de la nef. A l’intérieur, belle clôture de chœur et retable du XVIIe siècle (volé).
Personnages célèbres : Nicolas Dongois, secrétaire du roi et neveu de Nicolas Boileau-Despréaux, acheta la seigneurie de Haute-Isle en 1672. Dans le château (démoli en 1748), Boileau fit de nombreux séjours. En 1677 il y composa l’«Epître à Lamoignon» (citée plus haut) «O fortuné séjour ! O champs aimés des cieux»…
Charles Conder (1868-1909), peintre anglais, résida au hameau de Chantemesle, où il peignit une partie de son oeuvre.
Curiosité : le docteur Gaudichart, propriétaire de la plupart des habitations troglodytiques, y habita quelques années, puis se résolut à faire construire une maison inspirée de l’art mérovingien. Voir aussi son tombeau au cimetière de Haute-Isle.
Écart : Chantemesle.