60240, canton de Chaumont-en-Vexin
Altitude : 138 m.
Population : 335 hab. en 1790, 338 hab. en 1999, 363 hab. en 2013.
Étymologie : Pernae au XIe siècle, du nom latin Paterna (féminin de Paternus).
Le village de Parnes est situé dans la vallée du Cudron, petit ruisseau qui prend sa source à la «Fontaine-au-Diable», au pied de la butte de Montjavoult et qui se jette dans l’Epte.
Église (M. H.) : placée primitivement sous le vocable de saint Martin, elle fut reconstruite après 1050 en forme de croix latine et dédiée à saint Josse, prince breton mort en 668 dont les reliques furent alors données à l’église par Henri ler. Elle a subi de nombreux remaniements : l’abside polygonale, avec arcatures supportées par des colonnettes, est du XIe siècle (entre 1066 et 1099); le transept est du XIIe siècle; les chapelles latérales des XIIIe et XIVe siècles, la nef et le bas-côté du XVe siècle. Quant au porche, daté du XVIe siècle, il se compose d’une grande arcade ogivale à archivoltes rentrantes, avec fronton aigu orné de crochets et de pendentifs. Il est orné de huit statues placées de part et d’autre sous des arcatures: à gauche Saint Pierre, Sainte Anne, Sainte Marguerite et Saint Josse; à droite Saint Jean-Baptiste, Sainte Marie-Madeleine, Sainte Marthe et Saint Paul. Les vantaux des portes, qui datent de 1733, sont sculptés et présentent en demi-relief les évangélistes et d’autres saints.
Sur un contrefort à droite du porche, belle épitaphe en vers de Jean Legault, charron, mort en 1521, encadrée par une représentation du Jugement dernier.
Prieuré : attenant à l’église et maintenant converti en ferme (belle grange dîmière) se trouve le prieuré de Saint-Josse fondé en 1066 par Foulques de Chaudry. De l’ordre de Saint-Benoît, ce prieuré dépendait de l’abbaye de Saint-Evroult (diocèse de Lisieux). Son très beau portail en plein cintre a malencontreusement été détruit il y a quelques années. Les bâtiments subsistants sont en grande partie du XVIIe siècle.
Calvaire : dans le village, croix dite de Gabriel Crochet (XVIe siècle) recouvrant sa tombe. Reste d’épitaphe sur les marches.
Hommes célèbres : au cimetière, tombe d’Henri Monnier, dessinateur et écrivain, créateur de «Monsieur Prudhomme», né à Parnes en 1799 et mort à Paris en 1877. Sur une colonne est placé son buste en bronze, par Hippolyte Moulin.
Tombe du général baron Rémond (1773-1839) et de son épouse Marie-Elisa Bobierre de Vallière, propriétaire du château d’Alincourt.
Château d’Alincourt (M. H.) : isolé dans une dépression boisée, le château forme un ensemble composite du plus bel effet. Les constructions s’échelonnent du XIIIe siècle au XVIIe siècle. La partie Renaissance, édifiée en brique et pierre formant damier, fut construite par Pierre Legendre. Un vaste mur d’enceinte fortifié entoure encore le château sur trois côtés. Il fut élevé vers 1565 par Nicolas de Neuville de Villeroy, secrétaire d’État sous Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII. Remarquer la poterne, la chapelle (1575) et le colombier.
De vastes communs de style Louis XIV furent construits vers 1700 par François de Neuville, duc de Villeroy.
Écarts : Aincourt, Alincourt (ou Halaincourt), hameau disparu au XVIe siècle. Beauvoir, ancien fief (fontaine des Wassuels).
Les Boves (ou Bauves), ancienne seigneurie (ferme, colombier). Les carrières des Boves ont servi de refuge pendant la Révolution au curé Gimar et à la comtesse Charlotte de Vallière, dame d’Alincourt qui, ayant eu l’imprudence d’en sortir, fut arrêtée à Paris et guillotinée. Au XIXe siècle, on y chassait le renard aux flambeaux.
Le Petit Buchet, moulin en ruine où les derniers propriétaires furent agressés le 11 décembre 1807 par une bande de «chauffeurs». Le mari fut étouffé entre deux matelas, seule la femme survécut.
Chaudry, ancienne seigneurie attestée au XIe siècle. Source Saint-Josse. Croix pattée romane dite du «Bois Poupel».
Les Godebins, maison de campagne d’Henri Monnier. Launay, belle ferme du XVIIe siècle, près de laquelle se trouvait une source Saint-Josse (aujourd’hui disparue). Pallemont, ancienne ferme. Le moulin de Parnette a été incendié en 1770 et non reconstruit. A Pierrepont, jadis le plus gros hameau de Parnes, croix pattée romane restaurée en 1975.
Curiosité : à l’entrée du village de Parnes se trouve le «Pont Tartarin» : une ancienne légende prétend qu’une troupe de Huns en retraite s’y serait noyée vers 450, d’où le nom de «Pont Tartarin».