95450, chef-lieu de canton
Altitude : 67 m.
Population : 624 hab. en 1790, 1 036 hab. en 1999, 1 101 hab. en 2013.
Étymologie . Vinneto en 1099, Vignei en 1216, probablement du nom latin Vinnius, avec le suffixe acum.
Bâti dans la vallée de l’Aubette de Meulan, le village de Vigny s’étage sur le coteau dominant son château. Bien que ses origines lointaines soient obscures (probablement gallo-romaines) il est connu depuis 960 par une charte d’Hugues II archevêque de Rouen.
Église : l’ancienne église (Saint-Gildard), construite au XIIe siècle et maintes fois restaurée et agrandie, fut démolie à la fin du XIXe siècle et remplacée par un édifice élevé en 1896 sur les plans de l’architecte Tubeuf.
Construite dans un style néogothique exubérant, l’église de Vigny (Saint-Médard) se compose d’une nef et de deux bas-cotés. L’abside est à trois pans. Un clocher fleuri de clochetons surmonte le porche au tympan historié. Les deux consoles qui supportent la voussure reproduisent à gauche le portrait de l’abbé Lebault, curé de Vigny au début de ce siècle, et à droite celui de son fils, curé de Montgeroult.
Château (M. H.) : cette antique seigneurie passa aux mains de nombreuses familles avant d’être vendue en 1504 par Françoise de Rouvray, dame de Saint-Simon, à Georges Ier, cardinal d’Amboise, qui fit reconstruire le château. Le 23 juin 1555, Vigny fut vendu au connétable de Montmorency, puis en 1727 à Charles de Rohan, prince de Soubise et maréchal de France. Le château, qui menaçait ruine au XIXe siècle, fut racheté le 8 novembre 1867 par le comte Vitali, qui fit restaurer les parties existantes (la façade et l’aile gauche) et reconstruire les parties ruinées avec une fantaisie très à la mode à la fin du XIXe siècle, par l’architecte Charles Cazaux. Tel qu’il se présente aujourd’hui et qu’on peut le voir de la place, le château de Vignv ressemble à un château du XVe siècle. La porte d’entrée au milieu de l’édifice, encadrée de deux tours formant avant-corps, rappelle par sa position les donjons des châteaux forts, mais ici les tours jouent le rôle d’ornements plutôt que de moyens de défense (les larges fenêtres s’ouvrant sur la façade prouvent que l’on redoutait peu les attaques). La chapelle et le gros donjon carré, aux extrémités des deux corps, sont l’œuvre de Charles Cazaux.
Au-dessus de la porte d’entrée figurent les armes des Montmorency et la devise «A planos » (sans errer ni varier).
Le château reçut de nombreux hôtes célèbres : Charles VII et le futur Louis XI en 1441. Le cardinal Georges II d’Amboise y mourut le 10 juin 1550. Louis XIII y vint en 1634 et Richelieu en 1636. Aimée de Coigny (la jeune captive d’André Chénier) s’y réfugia après la Terreur. Thiers y fit de fréquents séjours. (On ne visite pas)
Fontaine : sur la place de l’église, attenant à la clôture du château, petit édifice, dit « Fontaine d’Amboise » à colonnes ornées.
Hommes célèbres : c’est à Vigny que le 26 mai 1669 naquit Sébastien Vaillant, chirurgien, secrétaire de Fagon, médecin de Louis XIV et directeur du Jardin des plantes. Entré à l’Académie des sciences en 1716, il mourut en 1722.
Le bienheureux Saintin Huré, né à Vigny le 26 octobre 1765, ordonné prêtre en 1789, fut emprisonné à Paris à l’Abbaye et massacré pendant les sanglantes journées des 2 et 3 septembre 1792.
Écart : le Bord-Haut (déformation de « le Bordeau », c’est-à-dire la ferme isolée, ou la mauvaise maison). Il y existait autrefois une «fontaine aux Malades» et une chapelle, dédiée à sainte Madeleine, qui dépendait du Perchay.