AINCOURT

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95510, canton de Magny-en- Vexin

Altitude : 122 m.

Population : 240 hab. en 1790, 657 hab. en 1999, 948 en 2013.

Étymologie : du nom d’un propriétaire germanique (Agin) et du latin cortem (domaine).

 

Le village est situé sur la hauteur en bordure de la forêt d’Arthies, à la naissance de la petite vallée de la Montcient qui coule vers Meulan.

La terre d’Aincourt fut donnée en 1082 à l’abbaye du Bec-Hellouin par Rotrou, archevêque de Rouen.

Église (M. H.) : Aincourt fut érigé en paroisse en 1141, et l’église placée sous le vocable de la Translation-de-saint-Martin. Bien que conservant des traces anciennes, la construction actuelle est en grande partie du XVIe siècle. Elle est en forme de croix latine, avec un chœur à chevet plat, et une belle chapelle de style flamboyant au sud. Le clocher s’élève au-dessus de l’autre chapelle qui forme le croisillon nord. De forme carrée, il est coiffé d’un toit en bâtière; on y accède par une tourelle d’escalier placée sur son flanc ouest. L’église a été fortement restaurée après les bombardements de 1944.

Château (sur la place de l’église) : il ne reste que peu de vestiges de 1’ancien manoir d’Aincourt, dont le premier seigneur connu fut Gauthier, qui suivit Guillaume le Conquérant à la conquête de l’Angleterre. Ce qui en subsiste a été considérablement remanié et se trouve englobé dans la ferme du Colombier (ne se visite pas). Cette demeure fut habitée en 1850 par Charles Tennyson d’Eyncourt, membre du Parlement anglais, qui disait descendre de ce compagnon de Guillaume le Conquérant.

Chapelle : isolée du village, mais enclavée dans le cimetière actuel, la chapelle Saint-Sauveur, bien que de construction ancienne, est sans grand caractère. C’était probablement à l’origine la chapelle d’une maladrerie. Elle se compose d’une nef de 4 mètres de large sur une profondeur de 5,50 mètres. La voûte en plâtre est divisée en deux travées par un arc en plein cintre. Un petit clocher surmonte l’entrée.

A l’intérieur on peut voir un curieux retable de pierre de la fin du XVIe siècle figurant la Passion en cinq tableaux. Il provient de la chapelle du manoir de Brunel. Mutilé pendant la Révolution, il fut restauré en 1863 par le sculpteur Hardouin et fut placé dans la chapelle Saint-Sauveur, mais les panneaux n’ont pas été assemblés dans un ordre logique; pour masquer les restaurations, le retable a été recouvert de peintures et de dorures qui empâtent les détails.

Hameaux : le hameau de Lesseville n’est plus maintenant composé que de quelques maisons blotties contre le bois des Fréneaux. Il possédait autrefois un prieuré bénédictin dépendant de l’abbaye royale Saint-Lucien de Beauvais. I1 était aussi le fief d’une antique famille, dont les héritiers de Nicolas Leclerc, tanneur à Meulan, anoblis par Henri IV à qui ils avaient prêté de l’argent pour payer ses troupes, relevèrent le nom. La Bruyère dans les «Caractères», brocarda leurs descendants à cause de leurs prétentions nobiliaires : «Attendez du moins que le siècle s’achève sur votre race : ceux qui ont vu votre grand-père, qui lui ont parlé sont vieux, et ne sauraient plus vivre longtemps. Qui pourra dire comme eux: Là il étalait, et vendait très cher ?…»

Au hameau de Lesseville se trouve la fontaine Saint-Leu et Saint-Gilles où l’on conduisait les enfants pour les guérir de la peur. Ferme de Brunel : portail du XVIIIe siècle. La Bucaille : château construit en 1830. Dans la maison de cure voisine a été créé un jardin japonais.

Homme célèbre : le dernier seigneur d’Aincourt fut Louis-Michel Le Pelletier de Saint-Fargeau (1760-1793), président à mortier au Parlement de Paris, député de la noblesse aux états généraux de 1789. Rallié à la cause démocratique, il fit décréter en 1790 la suppression des qualifications nobiliaires. Élu à la Convention, il vota la mort du roi sans appel ni sursis, entraînant la décision finale. La veille de l’exécution, il fut tué d’un coup de sabre dans un restaurant du Palais- Royal, par un ancien garde du corps. La Convention lui fit des funérailles nationales, et les restes du «martyr de la liberté» reçurent les honneurs du Panthéon … dont ils furent expulsés deux ans plus tard.

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