CHARS

95750, canton de Marines

 Altitude : 65 m.

Population : 1 005 hab. en 1790, 1721 hab. en 1999, 2 034 hab. en 2013.

Étymologie : Clars en 1078, peut-être du pré-gaulois kar (pierre), peut-être du latin exsartium (essart, défrichement).

 

Chars était jadis un important relais sur la route de Pontoise à Gisors. La ville conserve de fort belles maisons du XIXe siècle, dont la qualité fait regretter la médiocre architecture des  récentes extensions de ce bourg sur le plateau.

Un peu d’histoire : Chars est l’un des trois villages donnés par Dagobert à l’abbaye de Saint-Denis.

Le village et son château fort furent pris et brûlés par les Anglais en 1167 et 1198. Une puissante forteresse fut alors édifiée par Jean de Gisors, seigneur de Chars; on l’appela le Château- Gaillard. En 1306, Jeanne de Ferrière, arrière-petite-fille de Louis VIII, y fonda un hôtel-Dieu qui subsiste encore aujourd’hui.

En 1419, Chars tomba aux mains des Anglais, en même temps que Gisors et tout le Vexin français.

Louis de Rouville, gouverneur de Dieppe, fit fortifier le village en 1548 après autorisation du roi. Son fils Louis passa à la Réforme, mais il ne laissa qu’une fille qui épousa Jacques de la Guesle, président à mortier au parlement de Paris. Ce fut ce dernier qui introduisit à Saint-Cloud le moine Jacques Clément la veille de l’assassinat d’Henri III. On le soupçonna de complicité, et ses ennemis firent de son nom le mauvais anagramme «Laquais de la Ligue» ; mais Henri IV à qui l’on attribue abusivement la destruction du château de Chars pendant la campagne du Vexin, lui rendit sa confiance. Retiré à Chars, la Guesle fit édifier près de l’église un nouveau château qui a été malheureusement défiguré par la comtesse Rutaut au XIXe siècle.

Église (M. H.) : placée sous le vocable de saint Sulpice, la superbe église de Chars est un édifice du XIIe siècle (nef), complété un peu plus tard (chœur et transept) et fortement restauré au XVIe siècle. Elle se compose d’une nef étroite, dont les piliers sont formés d’un faisceau de colonnettes, et qui est couverte d’une voûte sur croisée d’ogives (1160). La croisée du transept a été modifiée au XVIe siècle après la chute de sa tour-clocher, qui obligea à rebâtir la dernière travée de la nef; le croisillon sud conserve une rosace de la fin du XIIe siècle. Le chœur se distingue par son déambulatoire avec cinq chapelles rayonnantes, ses grosses piles rondes à chapiteaux ornés de feuillages, et ses arcades décorées de bâtons rompus surmontées de tribunes qui s’ouvrent par des baies en plein cintre, et sont éclairées par des rosaces.

La façade est simple, ornée d’un portail en plein cintre avec d’élégantes arcatures. Le clocher, grosse tour carrée Renaissance, attribué à tort à Nicolas Lemercier, est l’œuvre des maîtres maçons et tailleurs de pierre pontoisiens : Gilles Vivian et Jean Bretel, consultés sans doute par Pierre Lemercier.

La cloche date de 1506.

Château : il ne reste que des ruines de l’ancien château de Chars dit «Château-Gaillard», situé au milieu des marais de la Viosne, près de la ligne de chemin de fer actuelle. On prétend qu’il aurait été détruit par Henri IV, en 1591; en fait, il était déjà ruiné en 1583.

Écarts : Bercagny, qui faisait partie de la mense abbatiale de Saint-Denis, a été donné par Louis XIV à la maison royale de Saint-Cyr. On y voit deux belles fermes, une croix datée de 1840 … et un déplorable château d’eau. Ferme du Bois-Franc, avec son pigeonnier, porche du XVIIIe siècle. Moulin de Clochard, Moulin de Noisement, la Plâtrière. Au lieu-dit la Pierre qui tourne, il y avait jadis un mégalithe qui fut détruit vers 1853.

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