95780, canton de Magny-en-Vexin
Altitude : 23 m.
Population : 1015 hab. en 1790, 550 hab. en 1999, 520 hab. en 2013.
Étymologie : «Le château de Guyon sur la butte »
Pendant la Révolution, la commune prit le nom de La Roche-sur-Seine.
Le village de La Roche-Guyon est bâti sur la rive droite de la Seine au pied de la falaise dominée par le vieux donjon.
Église (M. H.) : placée sous le vocable de saint Samson, l’église de La Roche-Guyon, qui se trouvait primitivement dans l’enceinte du château fut démolie et reconstruite à son emplacement actuel par autorisation donnée par le roi Charles VI en 1404; mais, du fait des guerres, elle ne fut terminée qu’au XVIe siècle. C’est un édifice à nef élevée, dépourvu de transept, se terminant par un chevet polygonal; les bas-côtés sont couverts de voûtes triangulaires à trois branches d’ogives rayonnant d’une clé centrale. Les chapelles ouvrant sur le bas-côté nord sont postérieures et de style classique. Les vantaux de la porte d’entrée (XVIe siècle) sont ornés de médaillons et d’arabesques.
Tombeau de François de Silly, premier duc de La Roche-Guyon, mort en 1628 au siège de La Rochelle, représenté agenouillé, œuvre de Nicolas Guillain.
Château (M. H.) : de l’ancien château féodal, il ne reste de visible que le donjon de la fin du XIIe siècle dressé sur une crête contrôlant la vallée de la Seine et le cours inférieur de l’Epte. C’est une construction au profil en amande dont l’appareil défensif est tourné vers le plateau (M. H.). Elle est reliée au château par un souterrain, ouvert au public.
Au pied de la falaise, le château est une construction composite qui s’échelonne du XVe au XVIIIe siècle. Les grandes transformations eurent lieu au XVIIIe siècle entre 1743 et 1748. Le pavillon Fernand et les grandes écuries avec leur portail à fronton sculpté sont l’œuvre de l’architecte Louis Villard.
Cette antique demeure, siège d’une importante seigneurie, était depuis son origine entre les mains d’une famille de La Roche. En 1109, Guy de la Roche fut assassiné dans le château par son beau-père. Après un siège en règle, celui-ci dut se rendre, et fut « occis de laide mort et vilenie» avec des complices. Après la mort de Guy VI à la bataille d’Azincourt la seigneurie devint anglaise pendant quelque temps.
Elle passa ensuite aux Silly en 1460, puis en 1659 aux la Rochefoucauld par le mariage de Jeanne du Plessis-Liancourt avec François VII de la Rochefoucauld, l’auteur des « Maximes». Le château est toujours resté dans la même famille jusqu’à nos jours, sauf de 1816 à 1829 où il appartint aux Rohan. En 1988 le mobilier et les collections furent dispersés au feu des enchères. Le château, réhabilité par le Conseil général du Val-d’Oise, est ouvert au public. Les quatre magnifiques tapisseries de «L’histoire d’Esther», commandées vers 1770 par la duchesse d’Enville, ont été rachetées par le Conseil général du Val-d’Oise et remises en place dans le Grand Salon (avril 2001). Le beau potager, de l’autre côté de la route a été remis en état.
Fontaine (M. H.): construite en 1742 par l’architecte Louis Villard. Autres fontaines : Saint Roch, Saint-Samson et Saint-Irénée.
Village : ancienne halle de 1840 (M. H.), vieilles maisons du XVIe siècle, hôtel de la Gabelle (grenier à sel).
Hommes célèbres : Louis Alexandre de la Rochefoucauld, membre de l’Assemblée constituante et président du département de la Seine, fut assassiné à Gisors le 4 septembre 1792, sous les yeux de sa mère, la duchesse d’Enville. Ce fut surtout au XVIIIe siècle, avec la duchesse d’Enville, arrière-petite-fille de l’auteur de Maximes puis au XIXe siècle avec les Rohan, que le château de La Roche-Guyon vit défiler des hôtes célèbres : le cardinal de Rohan-Chabot y organisait des retraites fréquentées par les plus grands personnages du temps: Montalembert, Berryer, Mgr Dupanloup, Victor Hugo et Lamartine qui y passa la semaine sainte de 1819. Camille Pissarro, Auguste Renoir, Georges Braque ont travaillé à La Roche-Guyon.
Pendant la dernière guerre, Rommel y installa son PC, d’où il essaya de contenir l’avance des alliés en juin 1944. Des casemates, creusées dans le roc au fond de la cour d’entrée, témoignent de cet épisode.
Le compositeur Joseph Kosma d’origine hongroise, mourut à La Roche-Guyon en 1969.