60240, canton de Chaumont-en-Vexin
Altitude : 92 m.
Population : 269 hab. en 1790, 599 hab. en 1999, 527 hab. en 2013.
Étymologie : villa terrici en 1220, villa in colle vulgo villa tertre en 1262 (domaine sur la colline).
Église (M. H.) : construite à partir de 1140 sous le vocable de Notre-Dame, c’est un édifice homogène en forme de croix latine; son clocher carré à deux étages avec toit en bâtière s’élève à la croisée de transept. Deux portes donnent accès à l’édifice; le portail principal ouvert sur la façade est remarquable par son ornementation. La frise qui se développe sur l’archivolte représente une procession d’animaux.
Cette église est un superbe édifice de l’époque de transition entre le roman et le gothique. Bien que romane extérieurement, l’intérieur présente un mélange d’arcades et d’ouvertures en plein cintre et d’ogives primitives (d’ailleurs reconstruites au XVIe siècle).
A l’intérieur, mémorial en marbre de Jean-Baptiste Lemoyne de Bellisle (1738-1791), seigneur du village et député de la noblesse du bailliage de Chaumont-en-Vexin aux Etats généraux, dont il se retira dès le 6 août 1789.
Château : l’ancienne forteresse de Lavilletertre fut détruite en 1418 par les Anglais. Dans le parc, il en restait d’importants vestiges qui ont été rasés récemment.
L’actuel château, qui appartenait aux princes de Béthune, a perdu tout caractère. Restauré en 1777 (date gravée en grandes lettres sur la façade), le château fut laissé à l’abandon au début de ce siècle. En 1921, la marquise de Meyronnet l’offrit à l’œuvre hospitalière des Frères de Saint-Jean-de-Dieu qui l’ont occupé jusqu’à ce jour. A droite du château se trouvent de beaux communs du XVIIe siècle.
Calvaire : au sud du château, près de la route de Bouconvillers, on voit un obélisque de pierre surmonté d’une croix, élevé au début du XIXe siècle par la comtesse des Courtils dont les armes sont gravées sur le socle.
Cimetière : tombe de J.-M. Boulais, curé de Lavilletertre, décédé le 5 octobre 1810, surmontée d’une colonne tronquée couronnée par une urne cinéraire. Sur le fût, une inscription porte: « Victime de son amour pour son troupeau».
Mégalithe : sur le territoire de la commune, à environ quatre cents mètres de Romesnil sur la lisière du bois de Saint-Pierre, est situé le menhir dit « La Pierre Fritte» (haut. : 2,70 m, larg. : 3,10m).
Écarts : Bachaumont (le Grand et le Petit), attesté au XIIIe siècle, vestiges importants du XVIe siècle. Romesnil, attesté au XIIIe siècle (site superbe, récemment abîmé par un médiocre lotissement). Saint-Cyr-sur-Chars, ancienne paroisse perdue au milieu des bois. Pratiquement désertée, elle fut réunie au chef-lieu en 1826. La chapelle du XIIe siècle, qui avait été en partie démolie sous la Révolution, est de nos jours totalement ruinée; elle a disparu sous le bois, et l’accès de ce qui reste du vieux village est interdit.
Le château Saint-Cyr (M. H.) est une belle demeure du XVIIe siècle, qui a succédé à un château du XIIe siècle. De la grille d’honneur, surmontée d’un écusson aux armes des Saint-Soupplet, encadré par deux licornes, on a une vue splendide sur la cour d’honneur, les douves, la façade et les communs.
Le marquis de Saint-Soupplet, qui avait participé le 10 août 1792 à la défense des Tuileries, fut guillotiné le 22 février 1794 à Paris, en même temps que son fils, son frère, grand-vicaire du diocèse de Montpellier qui avait eu la malencontreuse idée de se réfugier au château, et le menuisier Bruxelles, coupable d’avoir assuré la correspondance entre le père et le fils.