60240, canton de Chaumont-en-Vexin
Altitude : 108 m.
Population : 520 hab. en 1790, 586 hab. en 1999, 575 hab. en 2013.
Étymologie : Leudone curtis en 862, du nom germanique Ledo et du latin cortem (domaine).
Le village est construit sur un éperon qui domine les marais de la Troesne.
Jusqu’à la Révolution, il existait à Liancourt deux paroisses: Saint-Pierre et Notre-Dame. La commune a conservé le nom de Saint-Pierre, l’église actuelle celui de Notre-Dame. Le prieuré de Saint-Pierre, fondé en 1056 par Gauthier III, comte du Vexin, dépendait de l’abbaye de Saint-Père-en-Vallée (diocèse de Chartres) ; il n’en reste qu’une partie de la nef, transformée en maison particulière.
Église : placée sous le vocable de Notre-Dame, l’église de Liancourt est construite dans le bas du village. En forme de croix latine, elle se compose d’une nef du XIIIe siècle à trois travées que séparent des colonnettes engagées ornées de chapiteaux à feuilles. Les voûtes sont à triple tore croisé avec fleurons. Le chœur du XIIIe siècle en cul-de-four, éclairé par deux fenêtres en plein cintre, a été remanié au XVIe, lors de la construction du transept nord. Le transept sud (XIIIe siècle) est couvert de voûtes d’ogives reposant sur des colonnettes engagées ornées de chapiteaux à feuillages; il est éclairé par trois fenêtres à lancettes.
A la croisée du transept s’élève le clocher (XIIIe siècle), tour carrée avec colonnettes d’angle, éclairée sur chaque face d’une fenêtre en tiers-point. Découronné (peut-être pendant la guerre de Cent Ans), il est aujourd’hui coiffé d’une haute toiture à quatre pans.
Château : construit vers 1560 par Jean Grappin pour le cardinal Nicolas de Pellevé, et resté inachevé, il fut détruit en 1830. Il en reste quelques pavillons.
Curiosités : jusqu’au milieu du XIXe siècle, Liancourt-Saint Pierre a conservé un moulin à vent, le seul de la région. En 1834 quatre hommes y travaillaient encore, produisant de la poudre d’os pour la fabrication du noir animal, nécessaire à la clarification du sucre.
Entre les hameaux de Launay et du Vivray, existait une fontaine miraculeuse, dédiée à saint Gilles avec une chapelle qui fut vendue comme bien national, puis détruite.
Écarts: au hameau du Vivray, au nord-ouest de Liancourt, calvaire édifié en 1828 où a été remployée la pierre tombale de Philippe de Pellevé, seigneur de Rebetz, abbé de Saint-Paul de Verdun en 1633, la Baraque, le Moulin, le Moulin-à-vent, Launay, les Grands Jardins (il y avait là un superbe lavoir, dont la charpente reposait sur sept gros piliers), les Groux (ancien vignoble du prieuré Saint-Pierre), Vaux (attesté dès le XIIe siècle).
Hommes célèbres : Nicolas de Pellevé (1518-1594), seigneur de Liancourt et cardinal, mourut de saisissement en apprenant l’entrée d’Henri IV à Paris.
Antoine Auger (1761-1836), né au hameau du Vivray, fut membre de la Convention, puis du Conseil des Cinq-Cents.