PONTOISE

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95300, sous-préfecture

Altitude : 27 m,

Population : 5 118 hab, en 1790, 27 477 hab, en 1999, 31 160 hab. en 2013.

Étymologie : Brivisara au IVe siècle, du gaulois briva (pont-gué) et Isara (Oise) « Pont-sur-l’Oise ».

 

Histoire : ancienne place forte du Vexin français (castrum Pontisarae, Xe siècle), la ville de Pontoise est construite sur la rive droite de l’Oise, au pied du rocher sur lequel s’élevait son château fort.

Sa célèbre foire Saint-Martin se tient encore chaque année le 11 novembre.

Érigée en commune par Philippe Auguste en 1188, la ville fut ceinte de murs qui subsistèrent jusqu’au XVIIIe siècle. Prise deux fois par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, puis reprise par Charles VII en 1441, elle fut à nouveau assiégée en 1589, pendant les guerres de la Ligue.

Pontoise fut longtemps résidence royale: Louis VI y résidait avant de monter sur le trône, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne y naquit, Saint Louis habita le château avant son départ en croisade, Anne d’Autriche et Louis XIV enfant s’y réfugièrent avec Mazarin pendant la Fronde. Et au XVIIIe siècle, le Parlement de Paris y fut exilé (1720 et 1753).

La ville fut bombardée pendant la dernière guerre mondiale (7 et 10 juin 1940, 9 et 14 août 1944).

Il n’est pas possible ici de s’étendre sur la richesse de ses monuments et de ses souterrains (il en existe un guide). Seuls les plus marquants sont signalés et décrits.

 

Église : des cinq anciennes paroisses de la ville de Pontoise, trois – Saint-Pierre, Saint-MelIon, et Saint-André – furent supprimées sous la Révolution et leurs églises détruites. Ne restent que Saint-Maclou et Notre Dame.

 

Saint-Maclou (M. H.) : cathédrale depuis 1966, l’église Saint-Maclou a succédé à une antique chapelle Saint-Eustache, attestée en 1110, qui aurait été édifiée au VIIe siècle. C’est un édifice de plan roman, construit au XIIe siècle (entre 1140 et 1165) qui fut considérablement agrandi au cours des siècles suivants. Dans la seconde moitié du XVe siècle, deux travées et un portail flamboyant furent ajoutés à la nef. La tour de croisée, détruite par la tempête en 1309, fut reconstruite en 1547 par le maître maçon Jean Delamarre, mais supprimée en 1785. L’actuelle tour-clocher a été édifiée au XVe siècle sur la première travée du bas-côté nord. Dans le second quart du XVIe siècle, on remplaça le bas-côté nord par un double collatéral bordé de chapelles ; un petit portail fut ouvert dans une des chapelles. Vers 1552, quelques années après la réfection de la tour de croisée, l’architecte pontoisien Pierre Lemercier coiffa le clocher d’un dôme élégant. On attribue (sans preuves) à son fils Nicolas la réfection des voûtes de la nef.

A l’intérieur, l’ordre corinthien domine (chapiteaux de la nef, colonnettes cannelées des bas-côtés), rappelant la décoration de l’église Saint-Eustache de Paris.

 

Notre-Dame (M. H.) : primitivement ce n’était qu’une simple chapelle établie en dehors des murs pour les habitants du quartier Saint-Martin. Saint Gauthier l’avait dotée d’une statue de la Vierge. En 1247 elle fut érigée en paroisse. Saint Louis fit remplacer cette modeste chapelle par une église plus vaste pour contenir les pèlerins qui venaient honorer la Vierge «miraculeuse».

Détruite en partie pendant la guerre de Cent ans, elle fut reconstruite en 1472, puis ruinée totalement lors du siège de 1589. Reconstruite à la hâte dix ans plus tard par Nicolas Lemercier, c’est un édifice limité en hauteur (pour ne pas gêner l’artillerie de défense de la place), qui comporte une nef et deux bas-côtés avec un chœur en cul-de-four. La nef est voûtée sur croisées d’ogives en bois. Le clocher-tour, érigé dans l’angle ouest du bas-côté nord, est coiffé d’un dôme en charpente surmonté d’un lanternon. Voir, dans la chapelle de droite en entrant, la «Vierge miraculeuse» (milieu du XIIIe siècle). Dans la nef: le tombeau de saint Gauthier avec gisant (XIIe – XIIIe siècles).

 

Musée Tavet-Delacour (M. H.) : ancienne résidence du grand vicaire de l’archevêque de Rouen, construite de 1477 à 1483 par Guillaume d’Estouteville pour loger le Grand Vicaire.

Le musée est ouvert tous les jours, sauf mardi et jours fériés de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h. Il expose en permanence les peintures et sculptures de la «Donation Freundlich» entourées du fonds d’art moderne du musée. Des expositions temporaires permettent de présenter les collections anciennes du musée et des artistes actuels.

 

Voir aussi la « Collection Charles Oulmont » au rez-de-chaussée du musée (livres anciens, autographes). Dans le jardin: l’allée couverte de Dampont (découverte en 1885) à Us et une baignoire romaine en pierre (IVe siècle) de Boissy-l’Aillerie.

 

Musée Pissarro: 17, rue du Château (ouvert du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h, sauf jours fériés). Œuvres de Camille Pissarro et de son entourage : Daubigny, Piette, Norbert Goeneutte, Louis Hayet, etc. Nombreuses expositions temporaires. A proximité, jardin des Cinq Sens.

 

Hôtel de Ville : ancien couvent des Cordeliers, en grande partie conservé, à l’exception de l’église conventuelle (démolie au cours du XIXe siècle), où, le 21 septembre 1670, Bossuet avait été sacré évêque.

Portail de l’ancienne mairie (M. H.) (Place du Petit-Martroy) : offert à la ville par le prince de Conti en 1779, il sert maintenant d’entrée au jardin public.

 

Carmel : édifié en 1607 par Madame Acarie, fondatrice du Carmel en France, qui y mourut en 1618 sous le nom de Marie de l’Incarnation.

Portail du XVIIe siècle (M. H.), cellule de Madame Acarie et statue funéraire de Madame Acarie par Francesco Bordonin.

 

Hommes célèbres : (entre autres) Nicolas Flamel (1330-1418). Pierre-François-Léonard Fontaine (1762-1853), architecte (voir Wy-dit-Joli-Village, Hazeville). Pierre, Nicolas et Jacques Lemercier (1595-1654), architectes. Les peintres Ludovic Piette (1825-1878), Paul Gauguin (1848-1903) et Camille Pissarro (1830-1903) y séjournèrent. Louis Hayet (1864-1940) y réalisa l’essentiel de son œuvre. Édouard Martel, spéléologue (1859-1938). Adolphe Chauvin (1951-1989) maire de Pontoise et président du Conseil général, joua un rôle décisif dans la création de la Ville nouvelle, mais aussi dans la protection du Vexin français.

 

Petite histoire : il est une curieuse locution proverbiale qui, depuis des siècles est devenue populaire : «Il a l’air de revenir de Pontoise». L’origine en est obscure, mais il est vraisemblable qu’elle remonte à l’un des exils du Parlement à Pontoise (1720 et 1753).

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