95420, canton de Magny-en-Vexin
Altitude : 200 m.
Population : 408 hab. en 1790, 490 hab. en 1999, 553 hab. en 2013.
Etymologie. Genestivilla en 849, du latin genista (arbrisseau, genêt) et villa (domaine). Se prononce Génainville.
Le village de Genainville est blotti dans un vallon où coule un ruisseau qui prend sa source à l’emplacement des ruines gallo-romaines des Vaux-de-la-Celle. Avant de traverser le village il est retenu artificiellement, formant une pièce d’eau dite «Etang des moines».
Eglise (M. H.) : dédiée à Saint Pierre, la première église aurait été construite en 949, mais le monument actuel, bien que conservant quelques parties plus anciennes, est de 1543; il a deux nefs égales et un double chœur de la fin du XIIIe siècle. C’est une église double : la partie nord était à1’usage des habitants et la partie sud était réservée aux moines du prieuré voisin.
Sa façade purement Renaissance est dans le style de Jean Grappin, dont le nom apparaît quelques années plus tard, en 1558, associé à celui de son père, Robert, le « maître maçon » de Gisors : elle comporte deux entrées de même style: l’une plus sobre, à gauche, pour les paroissiens; l’autre, plus raffinée, à droite, pour les moines.
Prieuré : attenant à l’église sur la droite, une construction moderne englobe les vestiges de l’ancien prieuré (M. H.). Celui-ci dépendait de l’abbaye de Jumièges, à laquelle vers 680 Bathilde, épouse de Clovis°II, avait donné ses terres de Genainville. Ce prieuré fut uni en 1575 à la Chartreuse de Gaillon (Eure). On peut voir de la rue une belle porte en plein cintre moulurée du XIIe siècle, à laquelle on accède par un escalier latéral couvert.
A gauche de l’église, charmante maison de style néo-classique, avec fronton triangulaire, aujourd’hui mairie.
Calvaire (M. H.) : dans le cimetière, croix en pierre du XVIe siècle sur base octogonale. Sur la croix est figuré un Christ en croix très mutilé, et au revers une Pieta.
Curiosité : à la fin du siècle dernier, Rodolphe Salis, fondateur du «Chat noir», célèbre cabaret parisien, habita Genainville qu’il surnomma « Chat-Noir-Ville », car Salis signait ses articles d’un style très rabelaisien : « R. Salis, seigneur de Chatnoir-ville-en-Vexin ».
Site gallo-romain : Les Vaux-de-la-Celle (M. H.) : Le site gallo-romain des Vaux-de-la-Celle n’est accessible que par la N. 183 (troisième chemin sur la gauche en venant d’Arthies).
Dans un vallon aux pentes boisées, en un lieu fréquenté pour sa source sacrée dès l’époque gauloise a été découvert un ensemble de bâtiments gallo-romains désigné sous le nom de « conciliabulum », à la fois sanctuaire de source et lieu de réunion des populations rurales du Vexin.
Il comprend un temple de plan carré de vingt-huit mètres de côté avec au centre deux « cellae » auquel on accède par une voie dallée de trente-cinq mètres de long; trois bassins dans lesquels on pouvait descendre par un escalier; et un théâtre d’environ cent mètres de diamètre pouvant accueillir 8 à 10 000 spectateurs, sans compter plusieurs bâtiments annexes. Selon toute vraisemblance, ce temple devait être consacré à Mercure et à sa parèdre Rosmerta. De très nombreux éléments sculptés ont été recueillis; ils sont en grande partie exposés au musée de Guiry.
Cet ensemble, qui peut être daté des environs de 160, fut ravagé par l’invasion de 275, puis a servi de carrière dès 1’époque mérovingienne; les ruines avaient fini par disparaître progressivement du fait des inondations qui ont comblé le vallon.
Voir au musée de Guiry les deux salles consacrées au site de Genainville.
Écarts : la Bretèche : à mi-distance de Genainville à Maudétour, sur la droite une petite route conduit à la Bretèche (une bretèche est une tour fortifiée), ancien fief qui formait un hameau; il n’en reste de nos jours qu’une ferme en partie du XVIIIe siècle et sans grand caractère. La vieille porte d’entrée avec ses tourelles fut démolie vers 1860. Autres écarts : la Moinerie, le Vieux Moulin.