60240, canton de Chaumont-en-Vexin
Altitude : 207 m.
Population : 586 hab. en 1790, 465 hab. en 1999.
Étymologie : Mons Jocondiacus au IXe siècle, peut-être du nom latin Jucundius avec le suffixe acum, peut-être du germanique Genbold, peut-être aussi Mons Jovis « la montagne de Jupiter ».
Légende : : «Tous les ans, les druides assemblaient tout le peuple devant eulx à certaing jour en une montaigne consacrée à Jupiter, qui à présent est appelée Mont Jaout; là faisaient droit à chacun» (Lancelot, cité par Philippe de Beaumanoir dans ses « Coustumes du Beauvoisis», 1280).
C’est peut-être du nom de Montjavoult que vient le «Montjoie» du cri de guerre des comtes du Vexin, avoués de l’abbaye de Saint-Denis.
Montjavoult est le village le plus élevé de toute l’Ile-de-France. Sur son clocher, il y avait jadis une station de télégraphe optique.
Église (M. H.) : l’église de Montjavoult est de fondation ancienne. Une « cella» dédiée à saint Martin est mentionnée pour la première fois dans une charte de Louis le Débonnaire datée de 832. En 1157, elle fut donnée à l’abbaye de Saint-Denis. De nombreuses fois remaniée, elle porte l’empreinte de destructions et restaurations multiples, mais conserve un aspect extérieur assez homogène.
Le chœur, élevé à la fin du XVe siècle, n’est pas exactement dans le prolongement de la travée de la croisée du transept, dont les quatre piliers (retaillés) remontent au XIIIe siècle. L’axe de la nef, reconstruite peu après le chœur, marque une nouvelle déviation. Le bas-côté nord conserve des piles et des arcades du XIe siècle.
Le portail et la tour, œuvres de Jean Grappin, furent élevés en 1565. Le portail se compose de deux colonnes cannelées avec chapiteaux corinthiens, d’une voûte à caissons ornée de macarons et de têtes d’anges, et de deux ébrasements percés de niches aujourd’hui vides de leurs statues. Le tympan du porche, agrémenté de deux consoles en forme de têtes, est orné au centre d’un autel surmonté d’une statue de saint Martin. A gauche du porche, la tour quadrangulaire est coiffée d’une coupole à lanternon. A droite du porche, au niveau de la toiture, règne une frise de médaillons à bustes antiques.
Curiosité : près de l’église, au nord, près d’une fontaine, on a repéré un carré de pierres auquel les habitants avaient donné le nom de «Temple de Jupiter». Peut-être s’agit-il des fondations de l’ancien château fort de Montjavoult.
Petite histoire : le mouvement intégriste est né à Montjavoult avec l’abbé Coache qui, en 1970, ayant été privé de sa cure par l’évêque de Beauvais, disait la messe sous une tente dressée près de l’église.
Ecarts : Beaugrenier, ex-seigneurie du Bosc-Garnier (c’est-à-dire le Bois-Garnier).
Le Bout-du-Bois : château en partie moderne conservant une tourelle polygonale et une porte du XVe siècle. Le seigneur du Bout-du-Bois avait le privilège de conduire par la bride le cheval de l’archevêque de Rouen pour lui faire franchir l’Epte.
Hérouval, (Fradulphi Vallis, en 1288 : «Le Val de Radwulf »). Source du ru de ce nom au lieudit «Fontaine des Gens de Paris». Une allée couverte, aujourd’hui détruite, y fut découverte en 1839.
Valécourt (ancienne seigneurie ).
Le Vouast (c’est-à-dire « le pays pauvre ou la friche »).