95420, canton de Magny-en- Vexin
Altitude : l72 m.
Population : 215 hab. en 1790, 258 hab. en 1999, 293 en 2013.
Étymologie : Artegiae en 690, nom dérivé du gaulois soit attegia (cabane) soit artica (défrichement).
Le village d’Arthies, en bordure de la forêt qui porte son nom est d’origine très ancienne. Il est mentionné pour la première fois dans un testament des environs de 690 dit «Testament de l’inconnu d’Arthies». L’ancienne forêt royale d’Arthies, qui s’étendait de La Roche-Guyon à Avernes et Jambville, a été affouagée, et en grande partie essartée à la fin du Moyen Age, et ne constitue plus aujourd’hui qu’un alignement de bois, sur les buttes correspondantes.
Église (M. H.) : placée sous le vocable de saint Aignan, l’église d’Arthies fut construite au XIe siècle, mais il ne reste de cette époque que la nef et le clocher; celui-ci est coiffé en bâtière et percé sur chaque face de deux baies géminées en plein cintre soutenues par d’intéressants chapiteaux rudimentaires au décor gravé en creux. La nef avait des baies étroites qui ont été murées; de nouvelles fenêtres ont été percées à la fin du XVIe siècle lorsque la nef fut voûtée d’ogives. Le chœur de la fin du XIIe siècle a été revoûté au XVIe siècle; il est flanqué au nord d’une chapelle à trois travées voûtée sur croisée d’ogives, datée de 1587. La chapelle sud fut construite en 1604-1605 pour la famille de Silly dont elle porte les armes et la devise Potius mori quam foedari (plutôt la mort que la souillure). Lorsque la nef fut voûtée, au XVIe siècle, la charpente du XVe fut conservée; les moulures de ses entraits et poinçons montrent qu’elle était apparente. Remarquer les fonts baptismaux, les plus anciens du Vexin.
Château des Tournelles (M. H.) : situé à la sortie du village à droite en allant vers Mantes (ne se visite pas), c’est un ancien manoir seigneurial dont il subsiste l’un des deux pavillons construits vers 1430, flanqué d’une tourelle d’angle et entouré d’une enceinte du XVIe siècle en échiquier de briques et de pierres, amputée en 1829 pour la reconstruction de la route. L’entrée est encadrée de deux tourelles. A l’extérieur, près de l’entrée, s’élève un colombier formé d’une tour polygonale échiquetée de brique et de pierre. (M. H.)
Curiosité : cette seigneurie appartenait à la famille de Théméricourt. Elle fut vendue à la fin du XVe siècle aux Silly de La Roche-Guyon qui la conservèrent jusqu’à la Révolution. Une redevance féodale obligeait les jeunes filles d’Arthies à offrir à la châtelaine un œillet blanc le jour de Pâques.
Homme célèbre : l’archéologue-historien du Vexin, Léon Plancouard (1871-1953) est enterré au cimetière d’Arthies. Sur sa tombe est gravée une curieuse inscription qui reflète son esprit : «Léon s’en alla comme il était venu, sans espoir de connaître et sans être connu. Il fit peu, vit rien, regretta, mais comprit qu’en tout le naturel l’emporte sur l’esprit».
Hameaux : la Tuilerie, la Feuge (c’est-à-dire la fougère).